Carnet de voyage : Turquie du sud-ouest

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Carnet de voyage : La Turquie du sud-ouest, Bodrum et ses alentours. Une semaine pour découvrir au mieux cette partie du pays, bordée par la mer Égée et située en Asie. Il ne faut pas avoir peur d’engloutir des heures de transport à travers des paysages déserts, pour découvrir les merveilles de l’héritage Ottoman.

Généralités

Avant de détailler les endroits à voir absolument, voici les incontournables, les talismans contre le mauvais œil et quelques spécialités culinaires :

Nazar boncuk

Vous ne pouvez pas visiter la Turquie sans avoir à faire à cette amulette, qui est aussi populaire en Azerbaïdjan, en Iran, en Arménie et en Grèce. En France nous l’appelons le mauvais œil ou l’oeil de Fatima (fille du prophète Mahomet). La croyance veut que les gens blonds aux yeux bleus soient nuisibles, ce sont eux le « mauvais œil ». Le Nazar Boncuk permet de repousser les mauvais sorts et protéger la personne qui le détient. Il est souvent suspendu aux portes d’entrée, gravé sur les murs ou affiché dans les voitures. Si un œil se casse c’est qu’il a repoussé un sort et à rempli sa mission, il faut alors le remplacer. Des commerçants turcs vous en offriront sans forcément attendre un achat de votre part, ne le refusez pas.

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Le café turc

Ce café a un goût bien différent de celui qu’on est habitué à boire en France. Cette divergence vient de sa préparation : du café finement moulu et du sucre sont incorporés à de l’eau froide, puis chauffés à la casserole jusqu’à ébullition, sans que le café ne bouille. Il faut alors retirer du feu le café lorsqu’il mousse. Cette opération est répétée plusieurs fois. Enfin, on ajoute une cuillère d’eau froide avant le service pour que la poudre de café se dépose au fond. Une technique est nécessaire pour le boire : aspirer le café, afin de ne pas consommer le marc resté au fond. On vous partage une recette pour faire soi-même son café turc ici.

Le kebab

Goûtez aux vrais kebabs turcs. Ici, exit les mélanges de viandes avec du gras, la viande à goût de viande, le goût est plus fort mais authentique. Vous en trouverez au poulet, à l’agneau ou au bœuf. Bref si vous aimez le vrai goût de la viande, vous ne pourrez décemment plus apprécier ceux en proposés en France !

La glace ou Salep Dondurma

Vous constaterez que les glaces turques sont un peu « élastiques ». Cela n’enlève rien à leur valeur gustative, bien au contraire, mais c’est assez surprenant. Cela vient de la poudre de bulbes d’orchidées ajoutée à la préparation.

Yalikavak

Nous avons logé en périphérie de Bodrum, à Yalikavak, au Golden Age Hotel, que je déconseille en tous points (chambres insalubres, douches qui ne fonctionnent pas, vol par le service de ménage, peu ou pas de pratique d’une langue autre que turque et restauration similaire chaque jour), je pense qu’ils se sont auto-proclamés 4* je ne vois aucune autre explication.

Yalikavak est un village de bord de mer, assez charmant, à environ 25 minutes de Bodrum. Des navettes régulières desservent la ville de Bodrum, donc pas de panique, ce n’est pas isolé. Vous pourrez profiter de ses marchés nocturnes, son grand marché couvert où les locaux vont le jeudi, ses nombreux restaurants de poissons en bord de mer et surtout de son agence de voyages 😉 Cette petite agence de voyages, non loin de la place où partent toutes les navettes, pratique les mêmes excursions et séjours que les hôtels mais 2 à 4 fois moins cher.

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Bodrum

Les turcs le nomment « le Saint-Tropez d’ici ». Tout simplement car c’est une ville qui dispose d’un port, et qui a été mise en lumière par des acteurs célèbres. La ressemblance s’arrête là. Bodrum est en effet bien plus vaste. En se promenant dans les rues, toutes sortes d’activités s’ouvrent à vous : shopping, restaurants, boites de nuit etc. C’est un peu un mélange des souks marocains et des magasins touristiques français, un souk haut de gamme en quelques sortes, où tout est bien évidemment négociable. Un bazar organisé ou des contrefaçons côtoient des objets de tradition. On ne s’égare pas mais on flâne.

Mangez une glace ou Salep Dondurma sur le vieux port au soleil couchant. Bodrum connait des fins de journée assez incroyables, le ciel s’embrase :

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Pamukkale

Comment venir dans cette partie de la Turquie et ne pas visiter cet enchantement naturel, si bien nommé la 8ème merveille du monde ? Il s’agit d’une tufière, où des eaux chaudes s’écoulent à travers les montagnes. Les sels minéraux et le gaz carbonique en grande quantité, confèrent à ces sources cet aspect blanc assez remarquable. L’hôtel proposait l’excursion à environs 75€ / personne. Il faut dire que la route est longue pour rejoindre le site depuis Bodrum, 11 heures de bus aller-retour en une journée. Mais par le biais de l’agence de voyage de Yalikavak nous avons eu la même prestation pour 30€ / personne. Cela incluait le transport, l’entrée à Pamukkale, une visite d’une fabrique d’onyx, un repas typique et un guide francophone. Autant dire que nous sommes bien vite allés nous rétracter à l’hôtel ! Après plus de 5 heures de trajet, à traverser des paysages déserts, nous voilà arrivés dans la vallée du Méandre sous un soleil de plomb. Le guide nous donne ses explications puis nous partons de manière libre visiter ce fabuleux point de vue.

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Hiérapolis & la piscine de Cléopâtre

Nous avons jumelé notre visite de Pamukkale avec celle-ci. Vous y trouverez des vestiges du IIe siècle. Entre théâtre antique, nécropole et temples, vous pourrez barboter dans les eaux thermales, appelées « Piscine de Cléopâtre ». Les eaux chargées en bicarbonate, sulfate, dioxyde de carbone et en fer ont des bienfaits thérapeutiques pour la peau et les organes internes. Les eaux y sont naturellement émeraudes et à température élevée : 36 degrés. Mais la singularité de cette baignade repose surtout sur le bassin. En effet, celui-ci possède en son fond des colonnes antiques, du temple d’Apollon, effondré lors d’un tremblement de terre au VIIème siècle. Vous pataugerez ainsi au dessus des prestigieux vestiges. Pour 18 TL environ 9 € l’entrée, l’expérience vaut vraiment le coup !

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Éphèse

C’est une des plus anciennes cités grecques de l’Asie mineure. L’une des 7 merveilles du monde, l’Artémision, un imposant sanctuaire dédié à Artémis, y possède encore ses ruines. C’est aussi ici que l’apôtre de Jésus, Jean, aurait écrit son évangile et que la Vierge Marie a fini ses jours. Pour nous y rendre, nous avons une fois de plus sollicité notre petite agence de voyages de Yalikavak qui proposait cette excursion à 20 € / personne, transport et guide francophone compris. 6 heures de bus aller-retour sont nécessaires pour rejoindre la cité. Étant donné la richesse de ce site, nous ne pouvons que vous conseiller de faire la visite avec un guide. La cité est en pente, commencez de préférence la visite vers le haut, pour descendre doucement sous la chaleur asphyxiante ça sera plus gérable, et vous finirez en apothéose avec le monument de la bibliothèque. N’oubliez pas de prévoir de bonnes chaussures et une bouteille d’eau, le soleil y est assommant.

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Kos

Cette excursion a été notre petit bonus. Vues les économies que nous a fait faire notre petite agence de voyage de Yalikavak nous avons décidé pour 15€ / personne de passer saluer les grecs ! Ce prix comprend le transport vers l’île (bus + bateau). Armé de votre passeport européen vous serez dispensé des longues files d’attente pour rejoindre le vieux continent. Depuis Bodrum, la traversée est rapide, moins de 30 minutes, alors pourquoi s’en priver. Kos appartient à l’archipel du Dodécanèse, situé également dans la mer Égée. Cette petite île charmante a vu prononcé le serment d’Hippocrate sous son célèbre platane, et dispose de nombreux vestiges et de ruelles au charme fou. Passer une semaine ici semblerait bien ennuyeux mais pour une pleine journée c’est un délice.

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Bon à savoir :

  • Le prix du carburant est exorbitant (2,75 € le litre de gazole quand nous y étions), donc privilégier les navettes et bus à la location de voiture.
  • Si vous avez des lentilles ou les yeux fragiles méfiez-vous lors des baignades dans la Mer Égée, celle-ci est particulièrement salée.
  • Tout est négociable, n’achetez rien au premier prix que le commerçant vous indiquera.
  • Les femmes turques ont eu le droit de vote avant les françaises, en 1930.
  • Certains commerçants offrent des amulettes contre le mauvais œil, ne soyez pas paranoïaque, ce n’est pas forcément pour que vous achetiez, c’est un geste gentil de leur part, ne les froissez pas.
  • Si vous résidez dans un endroit où des turcs sont, respectez leur pudeur et évitez de vous promenez en string ou topless, tétons en avant ! C’est juste une question de savoir-vivre.
  • La devise est la livre turque, appelée « lira ».
  • En 1928, la Turquie adopte l’alphabet latin et abandonne l’alphabet arabe en 1929 pour favoriser le développement du pays auprès de l’occident.