Carnet de Voyage : Tenerife (Les Canaries)

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Carnet de Voyage : Tenerife (Les Canaries). Journal de bord d’un voyage fait sur l’île majeure des Canaries, Tenerife. Paysages volcaniques qui côtoient des plages ocres, noires ou bleues, de paisibles baignades dans des piscines naturelles ou de folles soirées festives.

Généralités

Loin du tourisme de masse, Tenerife appartient à l’archipel au doux nom d’oiseau. La plus grande île se révèle surprenante et hétéroclite à seulement quatre heures de vol de la France. Le tout est de bien préparer son voyage et de s’éloigner des clichés d’une île surfaite.

Avides de soleil en plein mois de Décembre, les rêves se brisent aussitôt face à la dure loi du marché. Car qui veut chaleur et exotisme à cette période de l’année doit débourser une folle somme. En cela, les Canaries se révèlent un excellent compromis. A seulement quelques heures de la France, le dépaysement est total, aussi bien en terme de climat que de culture. Ces îles combinent différentes influences –principalement sud américaines– à ne surtout pas à résumer aux sessions plages et fiestas, n’en déplaisent aux anglais, russes et allemands influençant en masse sur l’archipel depuis des années.

Pourquoi Tenerife ?

Le choix s’est porté sur Tenerife pour la simple raison que le vol avait l’avantage d’être direct – fainéants ? Non, pragmatiques. La particularité de cette île repose sur le fait qu’elle est scindée en deux : géographiquement parlant, le Teide, volcan encore actif, occupe le centre de l’île. Météorologiquement parlant : l’île est plus humide et verte au Nord, aride et chaude au Sud. Le tourisme de masse se concentre donc au Sud, et l’architecture des hôtels à la capacité d’hébergement quasi-illimitée n’a malheureusement pas épargné le littoral. Tenerife est généreuse et pleine de richesses. Si ces dernières ne sautent pas aux yeux au premier abord, c’est bien parce qu’il n’appartient qu’à soi de venir à elles.

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Durée du séjour

Notre première erreur a été de réserver un trop court séjour. Car dès lors que l’on s’empare des guides touristiques et que l’on parcoure divers forums où s’exprime habitants et autres passionnés, il a fallu faire bien des choix. Le séjour parfait aurait été d’une semaine minimum, c’est dire si l’île, quatre fois plus petite que la Corse, a beaucoup à offrir.

Tenerife n’étant pas –encore– reliée dans son intégralité par l’autoroute, et certaines routes étant tortueuses (ce qui n’enlève rien au plaisir, bien au contraire), nous avons choisi de regrouper les centres d’intérêt en fonction des quatre points cardinaux.

La détaxe

Cette île ne dispose pas de taxe, aussi alcool, carburant, produits cosmétiques de marque etc. sont à des prix qui défient toute concurrence.

La voiture

Pour le mois de Décembre, nous avons succombé aux promesses ensoleillées du Sud-Ouest de la Costa Adeje pour le logement, et avons parcouru l’île en voiture, moyen de locomotion absolument nécessaire et abordable pour qui veut partir à la découverte des richesses de Tenerife. En effet, la topographie de l’île nécessite un transport stable et la détaxe de l’île offre un carburant à moindre coût ! Et puis surtout, ça permet de s’égarer dans des endroits que les guides n’indiquent pas.

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Météo : L’île au printemps éternel

Encore une bonne surprise. Étonnamment, la météo annonçait un beau temps sec, mais ne dépassant que peu les 20 degrés. C’est donc avec une certaine joie que nous avons constaté que même au Nord de l’île, pourtant réputée plus instable, la température avoisinait les 27 degrés au meilleur de la journée. Nous y sommes retournés en mai, même schéma, les 25 degrés annoncés ont laissé place à 32 degrés, finalement, ne serait-ce pas plutôt l’île à l’été éternel ?

La calima

Nous avons été accueillis le jour de notre arrivée par la Calima, dépaysement garanti ! Nous avons d’abord pensé à une sorte de brouillard local, mais les locaux nous ont expliqué qu’il s’agit en fait de vent chargé de sable en provenance du Sahara. La visibilité s’en trouve réduite, le soleil peine à transpercer cette atmosphère opaque, le tout avec un peu plus de 20 degrés au compteur. Le brouillard local est subtropical en somme.

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L’océan

L’océan borde l’île, mais ne vous inquiétez pas, des digues astucieuses évitent d’être dérangé par le vent sur la plage elle-même. En revanche, c’est par contre la douche froide pour se baigner dans l’océan, car le vent est omniprésent et l’eau, déjà peu chaude, se retrouve continuellement brassée. Un conseil : vous pouvez largement vous baigner en hiver, à condition de prévoir un établissement avec piscine ! Pas d’inquiétude, rares sont ceux ne proposant pas cette option.

Parc National Teide

Bien souvent oublié, c’est LE site à ne pas manquer. La perspective d’une route sinueuse frôlant le Teide, sommet culminant à plus de 3.000 mètres, puis terminant sa course au bord de l’océan peut en freiner plus d’un, mais la diversité des paysages en vaut la peine. La route nous transporte directement aux Etats-Unis, plus précisément dans la Vallée de la Mort. Et qui n’a pas rêvé de fouler le sol américain à moindre coût ?

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La route est impeccablement entretenue, et offre de nombreuses possibilités d’arrêts extrêmement photogéniques. Dès que vous apercevez un panneau avec un appareil photo au bord de la route, n’hésitez pas à prendre le temps de vous garer et d’admirer le paysage. Ce dernier est de prime abord alpin et verdoyant, pour devenir de plus en plus aride (et les températures de plus en plus froides !), jusqu’au fameux paysage lunaire. S’il est assez difficile de le décrire, vous le reconnaitrez forcément. Situé à proximité du téléphérique, vous serez émerveillés par un paysage recouvert de sable immaculé jonché de petites pierres blanches. Prenez-les en main : leur légèreté est surprenante, comme si la gravité n’était plus la même sur cette partie de la terre.

Vous aurez la possibilité de prendre le téléphérique pour admirer une vue panoramique jusqu’aux îles voisines, et même monter au plus proche du volcan (sur délivrance d’un permis en amont de votre séjour). Nous ne l’avons pas expérimenté par manque de temps (le téléphérique étant prisé par des cars remplis de touristes). Le parc offre d’immenses possibilités de randonnées et quelques options d’hébergement à ne pas négliger si vous avez du temps à y consacrer. Attention, l’hiver la route peut être fermée selon les conditions météorologiques. Enfin, n’oubliez pas une petite laine si vous grimpez, elle peut s’avérer fort utile !

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La Orotava

Du sommet du parc, plusieurs options s’offrent à soi : le Nord de l’île direction Puerto de la Cruz ou la pointe de l’île direction San Cristobal de la Laguna. Nous avons privilégié la première option. Après une route toute en descente – et c’est le moins que l’on puisse dire en arrivant à la Orotava –, premier arrêt dans cette charmante petite ville située dans les terres. Il s’agit de la parfaite démonstration de toute la culture et tradition qu’a à offrir Tenerife. Ne pas hésiter à se perdre dans ses petites ruelles, admirer ses églises, jardins botaniques et magnifiques maisons ancestrales aux balcons sculptés dans le bois. De plus, le village dispose d’une vue magnifique sur l’océan et sur la très proche Puerto de la Cruz comme il surplombe le littoral. C’est avec délice qu’on apprécie cette pause en observant les locaux déambuler tranquillement entre les touristes.

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Puerto de la Cruz

C’est un peu la déception du séjour. Comme pour le reste de l’île, nous avons pensé qu’il suffisait de gratter la couche de vernis touristique pour trouver des coins pittoresques. La partie vieille ville, Punta Brava, qui s’annonçait sur le papier typique et à l’abri de la foule, se résume à quelques rues désertiques coincées entre l’océan et un parc zoologique immense complexe à destination du tourisme de masse. S’en suit une longue étendue de sable noir sur laquelle se jette violemment l’océan, permettant de rejoindre le seul vrai intérêt de Puerto de la Cruz : le quartier de la Ranilla, qui rattrape cette balade ennuyeuse en offrant à nos yeux avides de dépaysement d’anciennes maisons de pêcheurs impeccablement restaurées se parant de diverses couleurs éclatantes. Ce quartier animé propose multitude de petits restaurants festifs, de la musique s’échappe des bars… Nous avons poursuivi jusqu’au nouveau port (plaza de Europa) qui se résume à une immense place vide ceinte par des remparts et canons à feu. Quant à sa fonction de port nous l’a cherchons encore… Nous n’avons pas eu le temps de profiter du complexe Lago Martiánez, acclamé pour ses diverses piscines, lac artificiel d’eau de mer et flore respectueuse de l’architecture traditionnelle de l’île, mais même de loin nous avons une nouvelle fois eu l’impression d’une usine sans charme où se déversent des cars remplis de touristes.

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Garachico

Sur la route pour rejoindre Costa Adeje par la côte nord-Ouest, arrêt à un village prénommé Garachico. Difficile de croire qu’il s’agissait du principal port de l’île, jusqu’à l’éruption du volcan au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, tout n’est que calme, et volupté – sentiment déjà éprouvé à la Orotava. Longez la côte pour admirer les piscines naturelles : l’océan se déverse sur des formations naturelles retenant l’eau de mer, créant de véritables lieux de baignade originaux. La période n’était malheureusement pas propice aux bains de mer ! Le reste de la promenade se passe le nez en l’air, à admirer encore une fois l’architecture traditionnelle des Canaries, à visiter de charmantes places et églises – certains bâtiments ont même été construits sur la lave !

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Los gigantes

Sincèrement, ces falaises étaient sur notre chemin et c’était très bien, mais elles ne sont clairement pas à la hauteur de ce que tous les guides racontent ! Cela mérite une halte, une photo, pas d’émerveillement ni d’admiration de Dame Nature. Leur originalité provient surtout du fait de leur sombre couleur due à la roche volcanique.

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Santa Cruz de Tenerife

Il s’agit de la capitale de Ténérife, située au Nord-est de l’île. Cette ville fait partie de nos coups de cœur, mais un peu de préparation s’avère nécessaire histoire de condenser les principaux points d’intérêt sans s’éparpiller. Impossible donc de ne pas s’arrêter devant l’immaculé Auditorio de Tenerife, aux allures d’opéra de Sydney. En s’approchant de la digue au bord de l’océan, ne pas manquer les rochers sur lesquels ont été dessinés les différents artistes internationaux ayant donné un concert à l’auditorium.

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Nous avons tranquillement rejoint l’immense Plaza de España en longeant les quais, franchement inintéressants car ils donnent sur le port de la ville, à majorité industriel. De là, nous tournons le dos à l’océan pour découvrir les coins pittoresques de Santa Cruz de Ténérife, comme la charmante Plaza San Francisco,  ombragée par de grands arbres centenaires, le kiosque de la Plaza del Principe de Asturias, le Parque García Sanabría et ses diverses espèces végétales. Pour goûter aux spécialités locales, ne pas manquer le marché municipal el Mercado Nuestra Señora de Africa est ses allées vivantes remplies de fleurs, fruits et légumes de saison. Enfin, c’est du côté de l’Iglesia de la Concepción qu’il faudra se tourner pour accéder à l’un des plus anciens quartiers de la ville.

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Située à quelques minutes en voiture de Santa Cruz de Tenerife, Playa Las Teresitas est une plage qui vaut le coup d’œil et le (micro) détour. Sa beauté n’a rien à envier aux plages du Sud de l’île: une large bande de sable ocre disposée en demi-lune ceinte par un paysage montagneux, des eaux protégées des vents tumultueux par une digue, des bateaux de pêcheurs multicolores amarrés tout près de la plage, des palmiers disposés ici et là… Playa Las Teresitas n’a décidément pas à rougir des célèbres plages de Rio de Janeiro !

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Plages noires

Cette île regorge de surprises ! Des plages noires, oui oui des plages au sable noir ! Alors on n’y pense pas forcément mais ce n’est as tout à fait confortable. Tout d’abord car le noir appelle la chaleur, on se brûle littéralement les petons dès qu’on sort les pieds de l’eau, et surtout on l’air belle tout emmazoutée ! Bref, expérience drôle… mais une heure pas plus !

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